A Pibarnon, décembre 2009

Chers Amis de Pibarnon,

Et voila ! Une année supplémentaire vient de se terminer par ces belles vendanges ! C’est un millésime de plus dans la cave, c’est la fin d’un cycle végétatif, et le début de celui des vins, assez rapide pour le rosé et le blanc, plus long pour le rouge, qui va se façonner dans les foudres d’élevage pendant 20 mois. C’est aussi un nouveau cycle qui commence, après ces trente premières années à Pibarnon, le début d’une nouvelle décennie…

LES VINS DE 2009

On ne saurait commencer cette petite missive sans vous parler du millésime et des vins que nous venons de produire.

Tout d’abord, un automne, un hiver et un printemps exceptionnellement pluvieux, quasiment 1 jour sur 3 ou 4, pour aboutir à la quantité totale de 900 mm, alors que la moyenne en année normale se situe aux alentours de 600 mm. C’est donc une année particulièrement généreuse en eau, qui a permis aux sols de se reconstituer en profondeur, à la suite de ces dernières années plus sèches. L’absorption des restanques est phénoménale, et il y a fort à parier que les réserves ainsi accumulées seront rendues petit à petit dans les prochaines années. N’oublions pas qu’un grand terroir se juge aussi à sa capacité de réguler l’eau : jamais trop, jamais trop peu !

Une belle croissance végétative, des vignes solides pour aborder un été sec, ensoleillé, caniculaire dans la deuxième partie du mois d’août. Des vendanges qui commencent très doucement début septembre, pour se terminer début octobre. Quelques jours pluvieux à la mi-septembre complètent la maturité phénolique. 

Rouge 2009. Une fois de plus, l’altitude de Pibarnon permet une belle maturité, complète, des tannins, sans avoir trop de degré alcoolique. Les nuits fraîches alternent avec les jours chauds, assurant une belle, lente maturation des baies. Le rouge 2009 est dans la lignée des vins de Pibarnon, puissant et profond, avec une trame tannique de grande finesse. Il dévoile déjà des arômes primaires de fruits noirs et d’épices, qui se fondront dans quelques temps pour donner des bouquets sensuels et élégants.

Rosé 2009. Après le magnifique 2008, plébiscité, la barre est haute pour ce 2009… Mais cette réussite ne lui fait pas peur : il tient parfaitement son rôle, à son tour, et attend avec impatience le printemps pour sa mise en bouteilles. Tâchons de calmer un peu ses ardeurs ! Il faudra attendre encore quelques mois pour que le gras apparaisse, que les arômes d’abricot, de grenade, d’épices et de réglisse soient suffisamment complexes et présents pour le laisser en liberté dans sa bouteille ! Il faut toujours au mourvèdre quelques mois pour qu’il livre ici toute son expression, et contribue à faire de ce rosé, un rosé d’exception.

Blanc 2009. Bonne nouvelle : il devrait y en avoir un peu plus cette année, puisque nous avons retrouvé des rendements normaux : 35 hl/ha. Ouf ! Cela reste très modeste, mais nous permettra de produire à peu près 15.000 bouteilles de ce nectar devenu progressivement le meilleur compagnon des crustacés (Saint-Jacques, langoustines, bouquets, étrilles, et leur seigneur, le homard), des loups et des daurades. 

ALLELUIA, COCORICO !

Le Rosé 2008 arrive en finale du meilleur rosé aux Etats-Unis, pour le Wine Spectator.
Certes, c’est un peu tard pour le dire, puisque nous n’en avons plus, mais tout de même… Le Wine Spectator est un des trois ou quatre meilleurs journaux spécialisés de la planète, et cette distinction nous semble assez suprême pour justifier un Alléluia ! Le rosé de Pibarnon n’a cessé, ces dernières années, de progresser, de gagner en complexité et suavité, tout en ayant conservé sa trame, sa puissance et sa longueur en bouche. On peut même dire sans forfanterie qu’il a converti plus d’un palais initialement rétif à cette noble couleur, les a rendus grands consommateurs et même parfois dévots… 

Le Rouge 2005 obtient la note de 95 points sur 100 au même Wine Spectator.
Déjà, l’année dernière, je vous disais qu’il était un des 10 finalistes des meilleurs rouges de France. Il est maintenant distingué par le Wine Spec’. Sachez qu’à partir de 94 points, il s’agit vraiment d’une élite, il y en a très peu ! Il fera d’ailleurs partie de leur Top 100, dans le tout premier quart.

Mais ce qui nous enchante le plus, c’est que ce vin n’a pas été fabriqué pour obtenir cette note. Il n’a pas été surélevé dans le bois neuf, il n’est pas sur-extrait. Il est tout simplement lui-même, tel que nous produisons nos vins à Pibarnon, à partir d’un terroir et non d’une somme de techniques, comme cela se fait souvent dans le nouveau monde. Cocorico !!! 

REVUE DE PRESSE 2009

Quelques citations savoureuses, parmi lesquelles :

  • « Des vins racés, sublimés par un terroir rêvé, Pibarnon joue dans la cour des grands » ;
  • « Le Château de Pibarnon, une signature, un style incontournable » ;
  • « Rouge 2007 Château de Pibarnon, attendre que le temps révèle tout le romanesque du sudiste » ;
  • « une qualité de tannins qui le hisse au niveau des grands vins de France » ;
  • « ici, le Mourvèdre est roi, magnanime et seigneurial, …, rosé 2008, une pavane à la gourmandise et une béné-diction pour la noble soif ».
  • Et enfin : « Quelque chose de mystérieux, une alchimie particulière se dégage de Pibarnon ».

Ce Rouge 2007 « romanesque » est irrésistible. Karine Valentin, qui en est l’auteur (Cuisine & Vin de France), a vraiment  du talent ! Un seul mot et tant de richesse ! On l’imagine, ce vin, noble et terrien, les pieds sur terre, mais aussi avec  un côté aventurier et du panache, de la verve, digne de Cyrano !

RENDEZ - VOUS
  • Le Grand Tasting, Paris, Carrousel du Louvre, les 4 et 5 décembre 2009. Nous ne disposons pas d’in-vitations gratuites, mais de quelques entrées à tarif réduit. N’hésitez pas à nous les demander.
  • La Fête des Vins de Bandol, dès le lendemain, le Dimanche 6 décembre… Il va falloir être rapides !
  • Vinisud, Montpellier, Salon professionnel, du 22 au 24 février 2010.
  • Avril 2010 mise en bouteilles du Rosé et du Blanc.
  • Juin 2010 mise en bouteilles du Rouge 2008. Les primeurs seront disponibles à partir de cette date.
COMMENT SONT - ILS ? AVEC QUOI LES BOIRE ?
  • Restanques 2006. Un beau Bandol suave, sur le fruit et les épices. Jolis tannins souples, avec une belle suavité. A boire sur du cochon, du veau, un beau pot-au-feu, un osso-buco, une tête de veau ravigote.
  • Rouge 2007. Attendez qu’il devienne vraiment romanesque, gardez-le en cave au moins 2 ans. Sinon, carafez-le longuement et dégustez-le sur une côte de bœuf, une daube, des abats rouges.
  • Rouge 2006. Parfaitement ouvert en ce moment, grand vin qui s’extravertit  sur ses épices, ses fruits noirs, sur le tabac, sur sa chair opulente et réglissée. A boire sur de l’agneau, sans aucun doute, mais aussi sur du canard et du pigeon.
  • Rouge 2005. Une arrogance timide, diraient certains… Il montre un peu les dents, car il se prépare à s’ouvrir sur les bouquets secondaires, sans doute au printemps. A oublier jusque là. Il serait dommage de le découvrir sous cet angle. 
  • Rouge 2004. Il est tellement agréable avec ses tannins de velours, son nez de fruits rouges, de prune, et ses bouquets de réglisse. A boire sur des viandes rouges, des venaisons. Et à garder.
  • Rouge 2003. Le grand charmeur s’est assagi, il montre sa  personnalité  avec  plus  de  réserve : arômes  fins  et 
  • sensuels de fruits rouges, de figue, de tabac. Sa structure est suave, avec une belle finale longue. A boire sur du canard, des viandes rouges, on peut aussi lui présenter du gibier, il sera très à son aise.
  • Rouge 2002. Olive noire et cuir, rehaussés par quelques fruits. Jolie bouche en dentelle, finale longue. A boire sur du gibier à plume, des rognons, des viandes rouges.
  • Rouge 2001. Splendide, grande plénitude, bouquets profonds de garrigue, de réglisse, d’encens, de fruits mûrs et début de truffe. La bouche est dans la lignée. A boire sur presque tout et à garder, aussi, pour les bouquets tertiaires.
  • Rouge 2000. Il se rouvre lentement. Profond, complexe, légèrement réglissé, il conserve ses arômes de fruits noirs, de havane, et commence presque à truffer. Sur toutes les viandes, sur des rognons, du foie de veau.
  • Rouge 1999. Ce grand « fauve » présente maintenant un profil très élégant et fin. Complexité et texture très séduisantes, à marier avec du gibier à plume, une viande rouge.
  • Rouge 1998. Magnifique vin, dans l’archétype des grands Pibarnon. Puissant, sauvage, séveux, il est devenu très élégant et très séduisant … Chevreuil sauce grand veneur, et les choix suprêmes, le lièvre à la royale et la bécasse.

Toute l’équipe de Pibarnon se tient prête à vous accueillir à la cave, lors de votre prochain passage. Nous vous y ferons (re)découvrir les petits trésors de la propriété, et serons ravis de vous proposer une belle dégustation.

Avec l’expression de nos chaleureuses pensées.

Eric de Saint-Victor

signature initiales
1 décembre 2009